vendredi 11 février 2011

LA DYNASTIE ROTHSCHILD


La famille Rothschild est une famille aux origines juives ashkénazes allemandes et aux nationalités multiples (allemande, française, britannique, israélienne, etc.). Les Rothschild se sont fait connaître depuis le xiie siècle dans les domaines de la banque et de la finance mais également par leurs nombreuses œuvres philanthropiques, et, à partir de la fin du xixe siècle, par leur soutien au sionisme.

Mayer Amschel Rothschild (1744-1812) classé 7e dans la "Liste des hommes d'affaires les plus influents de l'histoire" par le magazine américain Forbes, le nommant "père de la finance internationale" va transformer le modeste commerce de prêt sur gages créé par son père en une banque reconnue et va devenir le gérant de la fortune de Guillaume Ier, électeur de Hesse-Cassel. Guillaume avait hérité de ce qui était considéré comme l'une des plus grandes fortunes d'Europe et en vint à dépendre en grande partie de Mayer pour la gestion de celle-ci, en particulier pendant et après l'occupation de la région par Napoléon (Guillaume partit alors en exil pendant plusieurs années, confiant à Mayer la gestion de sa fortune). Il aura sept enfants dont cinq fils. Il enverra chacun d'eux créer ou prendre la tête d'une filiale de la banque familiale à Londres, à Paris, à Vienne, à Naples et à Francfort, donnant les cinq branches de la famille. Sa fille ainée se maria avec Benedikt Moses Worms de la dynastie banquière Worms.
Le 29 septembre 1822, l'empereur d'Autriche François Ier éleva au rang de barons les cinq fils du fondateur de la dynastie (leur blason porte cinq flèches qui symbolisent les cinq branches de cette famille), Amschel Mayer Rothschild, ainsi que leurs descendants légitimes masculins et féminins portant le nom de Rothschild, sans distinction de nationalité.
Des mariages entre branches permettront à la famille de garder le contrôle de ses activités. Leur collaboration permettra aux Rothschild de se développer dans plusieurs domaines de l'activité bancaire, leur capacité de financement leur offrant ensuite des opportunités d'investissement. Ainsi au cours du xixe siècle, ils deviendront d'importants financeurs et actionnaires dans l'exploitation minière et le développement du rail, deux des piliers du développement des économies industrielles en Europe. Les changements à la tête des gouvernements et d'autres événements politiques, jouèrent un rôle certain sur la fortune de la famille mais trois événements furent marquants : les révolutions de 1848, la grande dépression des années 1930 et la montée du nazisme avec la Seconde Guerre mondiale qu'elle provoqua.

Branche anglaise
Installé à Manchester, puis à Londres, Nathan Mayer Rothschild (1777-1836), fondateur de la banque londonienne. Son plus grand coup financier, basé sur un délit d'initié, se serait produit lors de la bataille de Waterloo. Devenu en peu de temps une figure emblématique dans le textile (qui était un produit de luxe à l'époque), Nathan de Rothschild eut vent grâce à ses informateurs de la défaite de Napoléon à Waterloo. Néanmoins, il fît courir la rumeur que Napoléon avait gagné et que l'Angleterre était sur le point d'être envahie. La frénésie s'empara des foules, et même les plus grandes entreprises se mirent à tout vendre pour une misère...

Nathan de Rothschild racheta donc au prix de 2 ou 3 ce qui à la base valait 100. C'est ainsi qu'il s'empara de toute la grande industrie anglaise, ce qui lui valut aussi de devenir à son tour le banquier de la couronne. En effet, dès 1814, le général Wellington se voit prêter et envoyer par ce banquier de l'or pour continuer sa guerre en Espagne contre Napoléon. Deux titres de noblesse ont été successivement créés pour la branche anglaise : un premier titre de baronet, puis un titre de baron, tous deux transmissibles en ligne masculine exclusivement. La banque deviendra au cours du xixe siècle une des principales banques de l'empire britannique. 
Lionel de Rothschild (1808-1879), le fils de Nathan, financera le gouvernement britannique pour sa prise de participation dans le canal de Suez (4 millions de livres sterling), se lancera, comme la branche française dans le développement du rail. On lui prête une réputation d'excentrique, il garde ainsi des kangourous dans son jardin et son attelage est tiré par des zèbres. Il fonde son propre muséum d'histoire naturelle près de sa maison de Tring Park dans le Hertfordshire (Walter Rothschild Zoological Museum) mais est forcé de vendre une partie de sa collection d'oiseaux à l'American Museum of Natural History de New York, en partie à cause d'un chantage dont il est victime.
Il participe activement au mouvement sioniste et est proche de Chaim Weizmann (rédactieur de la Déclaration Balfour de 1917, qui octroie un foyer national juif en Palestine. La même année il déclare « Nous demandons la possibilité de nous installer en Palestine et, quand nous serons la majorité, nous en réclamerons le gouvernement ».En 1948, il devient le premier président de l'État d'Israël.
Revenons en à Walter, son fils Alfred de Rothschild sera pendant vingt ans l'un des directeurs de la banque d'Angleterre. La Rothschild Bank financera Cecil Rhodes dans le développement de la British South Africa Company dont l'objectif était la colonisation et l’exploitation économique des territoires situés au nord du Transvaal. Leopold de Rothschild (1845-1917) gèrera la compagnie après la mort de ce dernier. Avec la branche française, Rothschild Frères, ils prendront le contrôle de la compagnie minière espagnole de cuivre Rio Tinto (22,5 milliards de dollars en 2006) et deviendront les principaux actionnaires des mines de diamants de Beers, la plus importante entreprise diamantière du monde, Kimberly et de Beers furent notamment les enjeux de plusieurs batailles importantes autour du trafic de diamants de conflits, trafic à l'origine de la Guerre civile de Sierra Leone.
Le quatrième fils du fondateur de la branche, Nathaniel de Rothschild (1812-1870), né à Londres, déménagea pour Paris en 1850, pour travailler avec son oncle James Mayer Rothschild, fondateur de la branche française. Il acquit en 1853 le château Brane Mouton, un cru bordelais de Pauillac et le renomma Château Mouton Rothschild qui allait devenir un des crus les plus renommés au monde. Ses descendants, dont Philippine de Rothschild, actuelle propriétaire du cru, sont quelquefois rattachés à la branche française.

Branche française
Elle est créée par James de Rothschild (1792-1868). Arrivé à Paris en mars 1811, James installe en 1815, après avoir spéculé sur la chute de l'Empire, l'établissement financier «MM. de Rothschild Frères» dans l’hôtel que Fouché a abandonné rue Cerutti (devenue rue Laffitte). Il aide le gouvernement de la Restauration, puis celui de la monarchie de Juillet, et gère la fortune personnelle du roi Louis-Philippe. Il finance l’État belge nouvellement indépendant, l’indépendance grecque, l’unité italienne, secourt les trésoreries de l’Espagne, de l’Autriche et des États-Unis. Pionnier des chemins de fer, il obtient la concession de la Compagnie des chemins de fer du Nord (1843) qui sera la plus rentable des entreprises ferroviaires.

Il fut chargé en 1855 de l’organisation de l’association internationale pour l’adoption du système métrique universel qui aura comme principale tâche l’uniformisation des poids, mesures et monnaies.
Sous la monarchie de Juillet, il est l’homme le plus riche de France avec le roi, avec un capital de 40 millions en 1847. Après avoir été anobli par l’Empereur d’Autriche ainsi que ses frères en 1817 (le titre n'est pas reconnu en France contrairement à la légende), il est nommé consul général d’Autriche à Paris par Metternich en 1821. En 1829, il devient membre du Cercle de l'Union.
Ses descendants perpétueront la tradition et la renommée de la famille dans la banque mais aussi dans les écuries de course de chevaux, dans les vignobles (James acquiert ce qui deviendra Château Lafite Rothschild dans le Bordelais quelques années après l'acquisition de son neveau Nathaniel), des hôpitaux, des écoles, etc. La branche française soutient l'effort de guerre en 1870 et certains membres combattent en 1914 et 19402. Guy de Rothschild reçoit ainsi la croix de guerre 1939-19452. La famille doit également faire face à l'antisémitisme montant. La banque est relancée à la Libération, elle sera nationalisée en 1981 avec l'arrivée de la gauche au pouvoir. David de Rothschild, fils de Guy, alors âgé de 39 ans, décidera alors de créer une nouvelle banque en France. En 2003, il prend la tête de NM Rothschild, qui rassemble les activités des branches anglaise et française. En 1953, Edmond de Rothschild (1926-1997) crée ce qui va devenir le groupe LCF Rothschild. Son fils Benjamin de Rothschild en prend la direction en 1997. Le groupe est présent dans de nombreux secteurs de la finance, du conseil patrimonial, de la gestion, du conseil, et de l’assurance.

Citation d'Edmond de Rothschild (1926-1997) 
« Un Rothschild qui n'est pas riche, pas juif, pas philanthrope, pas banquier, pas travailleur et qui ne mène pas un certain train de vie, n'est pas un véritable Rothschild ».

La Famille Rothschild et la Terre Sainte (1ère et 2ème parties).


mercredi 9 février 2011

LA DYNASTIE ROCKEFELLER


John Davison Rockefeller (8 juillet 1839 – 23 mai 1937 à 97 ans) est un industriel américain, fondateur de la famille Rockefeller, qui a fait fortune dans l'industrie du pétrole. Il est le frère de William Rockefeller (fondateur de la National City Bank of New York) et son père était un marchand de « médicaments-miracles » qui parcourait le pays. Il est considéré comme l'homme le plus riche de tous les temps, avec environ 200 milliards de dollars américains1.
La famille a été à la tête d'un empire durant près d'un siècle en créant la Standard Oil qui deviendra Esso (des initiales SO), puis Exxon Mobil.
En 1860, il se lança dans les affaires avec un associé. Ils créèrent une maison de courtage en grains, viandes et autres produits alimentaires. L'affaire marcha très bien et ils firent rapidement des bénéfices.
En 1863, il monte sa première raffinerie à Cleveland pour produire naphte et kérosène. Réinvestissant constamment les profits et gardant les coûts et les salaires le plus bas possible, John D. Rockfeller étendit son affaire rapidement.
En janvier 1870, Rockefeller crée la société Standard Oil of Ohio, qui devient rapidement la raffinerie la plus rentable de l'Ohio. Le but de Rockefeller était alors de pouvoir contrôler toutes les raffineries de pétrole des États-Unis.
En 1871, certains raffineurs se concertent dans le but de constituer une alliance assez grande pour qu'ils puissent convaincre les chemins de fer de leur accorder des rabais spéciaux sur leurs convois, et des suppléments sur ceux de leurs concurrents. Ils cherchèrent une société déjà existante et tombèrent sur la South Improvement Company. Les gens impliqués dans cette société ne représentaient pas 10 % du raffinage américain, mais ils se présentèrent comme majoritaires devant les chemins de fer. La Standard était le plus gros actionnaire, et menait la danse qui aboutit à un accord secret très avantageux pour Rockefeller. En effet, les chemins de fer furent obligés de céder car les moyens de transport entre les gisements et les raffineries étaient multiples (plusieurs lignes de trains et un canal) et un gros client comme la Standard pouvait dicter ses conditions, menaçant d'aller à la concurrence en cas de non coopération. Cet accord entraina une forte augmentation des frais de transport pour les autres compagnies, ce qui déclencha les protestations de concurrents tels que le principal raffineur de New York, Charles Pratt.
Quand il fut constaté qu'au moins une partie de l'avantage tarifaire de la Standard Oil provenait des rabais secrets obtenus par la South Improvement Company, Rockefeller dut y renoncer.
Dans l'intervalle, toutefois, la Standard Oil avait assez grossi pour devenir l'un des plus grands transporteurs de pétrole et de kérosène du pays.
Non découragé, Rockefeller décida de procéder par intégration horizontale en faisant pression sur les raffineries concurrentes pour les racheter. En 1872 eut lieu ce qu'on appela ensuite "la conquête de Cleveland", la Standard Oil absorba 22 de ses 26 concurrents à Cleveland en moins de deux mois. Il alla ensuite à PittsburghPhiladelphieNew York, possédant bientôt toutes les principales raffineries.
Fin 1872, 80% des raffineurs américains s'unissent sous la présidence de Rockefeller dans la National Refiners Association. Dès qu'ils furent au courant, les producteurs, inquiets de voir se former un oligopsone pour leur produit, s'unissent dans la Petroleum Producer's Agency et fixent un prix minimum du baril à 5 $. Rockefeller commence par accepter ces conditions tant que les producteurs limiteraient leur production afin de maintenir des prix stables. Mais moins d'un an plus tard, Rockefeller rompt le contrat sous prétexte que les producteurs ne limitent pas suffisamment leur production. De nombreux producteurs étaient lourdement endettés et devaient absolument vendre pour éviter la faillite. Un gel durable de la production était donc impossible, et la Standard Oil dicta ses conditions. Même ses anciens concurrents, Pratt & Rogers, réalisent la futilité de continuer à rivaliser avec la Standard Oil. En 1874, ils font un accord secret avec leur ancienne némésis et acceptent d'être rachetés et de devenir les partenaires de Rockefeller.
Rockefeller ne s'arrêta pas à une concentration horizontale presque parfaite du raffinage. Se rendant compte qu'en s'assurant le contrôle du processus de raffinage, il devenait maître de toute l'industrie pétrolière, il travailla ensuite à la concentration verticale de l'industrie, englobant toutes les phases de la production, de l'extraction au commerce de détail en passant par le transport, la fabrication de barils, les pipelines (en 1879, Rockefeller contrôlait la quasi-totalité des sociétés d'oil-gathering pipelines regroupées sous le nom de United Pipe Lines) puis la recherche scientifique et le marketing.
Mais un obstacle vint au travers de la route de Rockefeller : la législation des États-Unis interdisait aux hommes d'affaires d'exercer leur activité en dehors de l'État où se trouvait leur domicile. Rockefeller mit donc l'affaire en mains de juges qui résolurent le problème avec les trusts. Son nouvel associé, Rogers devient l'un des hommes clés de la formation de la « Standard Oil Trust ».
En 1882, les 37 actionnaires des différentes sociétés contrôlées par la Standard Oil confient leurs titres à neuf Trustees (hommes de confiance) : John et William Rockefeller, Oliver H. Payne, Charles Pratt, Henry Flagler, John D. Archbold, William G. Warden, Jabez Bostwick, et Benjamin Brewster. Le siège de la Standard Oil Trust fut installé au 26 Broadway à New York. La Standard Oil Trust commence par fermer 31 des 53 raffineries de la Standard Oil et concentre la production dans 3 raffineries géantes. Une cour de l'Ohio dissout le trust, mais il est reformé au New Jersey, état qui autorise les trusts.
En 1900, la Standard Oil contrôle plus de 90% du volume de pétrole raffiné aux USA.
En 1911, à la suite de la mise en application du Sherman Antitrust Act, la société fut fragmentée en une trentaine de firmes pour cause de monopole. Naissent ainsi les sociétés Exxon,MobilChevronAmericanEsso (soit SO pour Standard Oil).
Ce jugement est un tournant dans l'histoire économique des USA, et fonde une nouvelle doctrine dans la politique antitrust américaine appelée la règle de la raison (suite aux fameusesunreasonable restraints to trade mentionnée dans le Sherman Antitrust Act). Les besoins de bases juridiques plus solides conduisirent au passage du Clayton Antitrust Act en 1914, qui condamne explicitement des pratiques commerciales telles que la discrimination des prix, les relations commerciales exclusives, les acquisitions de concurrents ou encore les conseils d'administration incestueux.
Cependant Rockefeller resta actif dans plusieurs des rejetons survivants, ce qui lui permettra d'être sans doute l'acteur le plus puissant de son époque dans la géopolitique du pétrole.
Après le pétrole ce fut l'automobile, puis l'aviation. La fortune de Rockefeller ne cessa de se multiplier facilement avec les actions A de la Réserve Fédérale, entreprise privée faisant office de banque centrale américaine (conçue sur l'île Jekyll). Il prit sa retraite en 1896 en étant l'homme le plus riche des États-Unis et l'un des plus puissants au monde. Son fils reprit l'entreprise. Il est considéré comme l'homme le plus riche de tous les temps avec une fortune estimée en 1902 à 200 millions de dollars (le PNB américain étant à l'époque de 24 milliards de dollars), en 1914 à 900 millions de dollars, ceci valant selon le Guiness Book 200 milliards de dollars actuels1.

Il créa également avant sa mort l'Institut Rockefeller pour les recherches médicales et la Fondation Rockefeller (1913), destinée à promouvoir le progrès scientifique dans tous les pays du monde. Du vivant de Rockefeller, la Fondation soutient officiellement les Républicains et fut vivement anticommuniste3.
A lire sur ce sujet:

John Davison Rockefeller Junior (29 janvier 1874 - 11 mai 1960) est le cinquième enfant et le seul fils de John Davison Rockefeller. Il s'est occupé de la Brown University et a brièvement rejoint son père dans ses affaires. Durant la Grande Dépression, il a construit le complexe du Rockefeller Center, ce qui a eu pour résultat de faire de lui le plus grand propriétaire de bureaux de New York ; un complexe commercial composé de dix-neuf bâtiments qui abritera les locaux principaux des services de renseignement britanniques (le MI6) aux États-Unis durant la Seconde Guerre mondiale, et la Room 3603 qui devint le principal centre opérationnel des renseignements américains organisé par William Joseph Donovan. Il accueillit aussi le bureau de celui qui dirigerait plus tard la Central Intelligence AgencyAllen Dulles
Bien qu'étant un homme d'affaires, il est également connu pour ses œuvres philanthropiques. Il fonda avec d'autres membres de sa famille la Fondation Rockefeller et l'Université Rockefeller. Il a également fait don du terrain où est construit le siège des Nations unies.

il épousa Abby Greene Aldrich, la fille de Nelson Wilmarth Aldrich, sénateur de l'État de Rhode Island. Le couple eut 6 enfants, 1 fille et 5 fils :


  • Winthrop Rockefeller (1er mai 1912 - 22 février 1973), premier gouverneur de l'Arkansas républicain après la Reconstruction.






  • John Davison Rockefeller III (21 mars 1906 - 10 juillet 1978) particulièrement connu pour sa direction de plus de 20 conseils d´administrations, la plupart dans des entreprises familiales, parmi lesquelles:




    • université Rockefeller qui se consacre notamment à la recherche médicale et scientifique.
    • Colonial Williamsburg
    • Riverside Church
    • International House of New York
    • General Education Board (qui devient ensuite l´International Education Board
    • China Medical Board
    • Bureau of Social Hygiene
    • Industrial Relations Counselors
    Il a également fait partie du Council on Foreign Relations, du conseil d´administration de l´université de Princeton. À la fin des années 1950, il accompagne le secrétaire d´État John Foster Dulles au Japon pour y conclure le traité de paix entre les deux pays.
    Il est également le père de Jay Rockefeller, qui deviendra gouverneur puis sénateur de Virginie-Occidentaleactuellement vice-président de la commission des renseignements du Sénat américain.



  • Nelson Aldrich Rockefeller (8 juillet 1908 - 26 janvier 1979) membre du Parti républicain. Il prit diverses responsabilités sous les présidences de Franklin D. RooseveltHarry Truman et Dwight D. Eisenhower. Ainsi « il remplit les fonctions de Coordinateur du Bureau des affaires inter-américaines (CIAA, 1940-1944), celle de Président de la Commission inter-américaine (1940-1947) et de Sous-Secrétaire d’État pour l’Amérique latine (1944-1945)1. » Durant la période où il occupa le poste de l’OCIAA, Nelson Rockefeller s’appuya sur ses relations dans le domaine culturel afin de permettre une politique de promotion de la culture nord américaine en Amérique latine.




  • Il fut également l’un des architectes de la conférence de Chapultepec qui avait comme but de coordonner une coopération politique continentale. En compagnie du Secrétaire d'État Edward Stettinius, Rockefeller était à la tête de la délégation américaine. Les États-Unis mettaient en garde les militaires sud-américains contre un ennemi jugé plus redoutable que les nazis, l’URSS et le communisme. Le traité de Chapultepec prévoyait donc la possibilité d’actions collectives y compris la possibilité d’utiliser la force armée contre l'agression d'une nation non-américaine ou hémisphérique et a engagé les signataires dans la négociation d’un traité inter-américain permanent de sécurité collective.
    Après un aparté durant lequel il se consacra à diverses activités philanthropiques et à la présidence du MOMA, Rockefeller devint assistant aux affaires étrangères du Président Dwight Eisenhower (1954-1955) avant de se retrouver à la tête de l’Operation Coordinating Board (OCB)1, un comité du Conseil de sécurité nationale, chargé, entre autres, de superviser les opérations secrètes de la CIA. Travailler avec la CIA n’était pas quelque chose de nouveau pour lui. Après avoir rejoint le secrétaire à la Santé, à l'Éducation et au Bien-Être, il avait été sollicité pour organiser un séminaire à l’attention de la CIA sur le rôle de l’agence dans un monde économique différent.
    En mars 1955, il présente en collaboration avec Rowland Hughes (Directeur du Budget) une proposition de création d’un comité de haut niveau (Planning Coordination Group) qui serait chargé d’aider à développer les planifications de le champ des opérations secrètes de la CIA2.

    En 1959, il est élu gouverneur républicain de New York et sera réélu constamment à ce poste jusqu'en 1974.
    En 1960, il se lance dans la course pour la candidature républicaine à l'élection présidentielle mais est battu dès les primaires par le vice-président Richard Nixon.
    En 1964, il dépense à nouveau une fortune pour être investi candidat républicain à l’élection présidentielle de 1964. Donné d'abord favori aux primaires sur ses concurrents républicains, il est finalement distancé par le sénateur de l'ArizonaBarry Goldwater.
    En 1968, il se présente de nouveau aux primaires républicaines et est de nouveau battu par Richard Nixon. Il effectue l'année suivante une tournée en Amérique latine pour le compte de l'administration Nixon, très contestée notamment en Argentine.
    En mars 1974, le Weather Underground sabote à coup de boules puantes une réunion à l'Hôtel Hilton où Rockefeller devait obtenir un prix « humanitaire », protestant dans son communiqué contre les « lois antidrogues Rockefeller ».
    A l'été 1974, le vice-président Gerald Ford qui a remplacé Spiro Agnew, contraint à la démission en cours de mandat moins d'un an auparavant, succède à Richard Nixon à la suite de la démission de celui-ci en août 1974. Ford fait appel à Rockefeller pour occuper le poste vacant de vice-président, choix ratifié par le Sénat américain. Pour la 1re fois de l'histoire des États-Unis, ni le président, ni le vice-président en exercice n'auront été élus par leurs concitoyens.



  • David Rockefeller (né en 1915officier à la Chase Manhattan Bank de 1946 à 1981. Il est président et officier directeur exécutif de 1969 à 1980, et continue comme président jusqu'à sa retraite en 1981.
    Depuis lors il a été président du Comité de Conseil Internationale des banques. Il est également impliqué dans de nombreux autres sujets, dont des organisations culturelles et éducatives. Il fonda en 1963 le Business Group for Latin America, devenu Conseil des Amériques, à la demande du président John F. Kennedy. Celui-ci visait à promouvoir le libre-échange via un forum d'échange entre grandes entreprises présentes en Amérique latine (IT&TAnaconda Copper, etc.) afin de contre-carrer l'influence de la Révolution cubaine. A l'origine, le Business Group for Latin America comprenait des cadres dirigeants comme C. Jay Parkinson, le PDG d'Anaconda Copper, très présente au ChiliHarold S. Geneen (en), dirigeant de l'International Telephone and Telegraph Corporation (1959-1972), également présente au Chili; ou Donald M. Kendall (en), PDG de PepsiCo. Ces firmes soutinrent toutes l'intervention de Nixon et Kissinger contre Allende au Chili. Selon le journaliste Seymour Hersh, le Business Group, transformé en 1970 en Conseil des Amériques, entretenait des liens étroits dès 1964 avec la CIAEnno Hobbing, agent de liaison de la CIA pour le Business Group selon Hersch, et qui avait participé au renversement d'Arbenz au Guatemala, a par la suite pantouflé au Conseil selon le Prix Pulitzer Seymour Hersh 1.
    Aujourd'hui, le Conseil des Amériques regroupe plus de 200 entreprises, particulièrement présentes en Amérique latine. Il a effectué du lobbying en faveur de l'ALENA et du CAFTA, ainsi que pour la procédure dite du fast track qui a permis, de 1975 à 1994, puis à nouveau depuis le Trade Act de 2002 (en), au président de négocier les accords de commerce internationaux en soumettant ceux-ci au Congrès qui n'a que le pouvoir de les approuver ou de les rejeter sans pouvoir les amender.
    David Rockefeller est président non-exécutif du Rockefeller Center Properties Trust and RCP Holdings. Il est président honoraire de la Société des Amériques, fondateur et président honoraire de la Commission Trilatérale (article à lire sur ce blog dans sociétés secrètes), du Council on Foreign Relations (article à lire sur ce blog dans sociétés secrètes) et de l'Université Rockefeller. Il est aussi président de The Rockefeller University Council, ainsi que président émérite du Museum of Modern Art de New York. David Rockefeller a co-fondé le Groupe de Bilderberg (article à lire sur ce blog) en 1954 à l'Hôtel Bilderberg à Osterbeek à l'invitation du Prince Bernhard des Pays-Bas. En 1957, il acheta une propriété sur l'île de Saint-Barthélemy et y construisit un havre de villégiature, ce qui fit connaitre cette île dans le monde entier.
    Il est marié et père de six enfants, dont David Rockefeller (dit également David Rockefeller Jr.) qui est né le 24 juillet 19414.
    Selon David Rockefeller, lui et sa famille font partie d'un ensemble d'internationalistes, œuvrant contre les intérêts des États-Unis visant à créer une structure intégrée politique et économique mondiale5. Cette affirmation est souvent citée au sujet du nouvel ordre mondial.
    Memoirs, David Rockefeller, éd. Random House; 1st Trade Ed edition, October 15, 2002 (ISBN 978-0679405887), p. 405 :
    "Quelques-uns croient même que nous (la famille Rockefeller) faisons partie d’une cabale secrète travaillant contre les meilleurs intérêts des É-U, caractérisant ma famille et moi en tant qu’internationalistes et conspirant avec d’autres autour de la Terre pour construire une politique globale plus intégrée ainsi qu’une structure économique – un seul monde si vous voulez. Si cela est l'accusation, je suis coupable et fier de l’être."
    • (en) Some even believe we are part of a secret cabal working against the best interests of the United States, characterizing my family and me as "internationalists" and of conspiring with others around the world to build a more integrated global political and economic structure - one world, if you will. If that's the charge, I stand guilty, and I am proud of it.

    Discours à la Commission Trilatérale, juin 1991, Baden Baden, dans Matrix of Power: How the World Has Been Controlled by Powerful Men Without Your Knowledge, paru en 2000 :
    "Nous sommes reconnaissants au Washington Post, au New York Times, Time Magazine et d'autres grandes publications dont les directeurs ont assisté à nos réunions et respecté leurs promesses de discrétion depuis presque 40 ans. Il nous aurait été impossible de développer nos plans pour le monde si nous avions été assujettis à l'exposition publique durant toutes ces années. Mais le monde est maintenant plus sophistiqué et préparé à entrer dans un gouvernement mondial. La souveraineté supranationale d'une élite intellectuelle et de banquiers mondiaux est assurément préférable à l'autodétermination nationale pratiquée dans les siècles passés."
    • (en) We are grateful to the Washington Post, the New York Times, Time magazine and other great publications whose directors have attended our meetings and respected the promises of discretion for almost forty years. It would have been impossible for us to develop our plan for the world if we had been subject to the bright lights of publicity during those years. But, the world is now more sophisticated and prepared to march towards a world-government. The supranational sovereignty of an intellectual elite and world bankers is surely preferable to the National autodetermination practiced in past centuries.